Vie agricole

La place centrale de l'agriculture

La vie agricole occupe une place centrale à Lépine, tant du point de vue économique, des rythmes de vie, des paysages, des mentalités, des constructions...
Comme partout, en France, les exploitations agricoles se concentrent (diminution en nombre et augmentation des surfaces pour les restantes). La disponibilité, les investissements financiers, la professionnalisation, le vieillissement de la population rendent plus difficile le passage familial des exploitations. A Lépine, l'INSEE recensait, en 2000, 18 exploitations au sens large (voir le lien ci-joint), à coup sûr moins de nos jours. Quelques noms d'agriculteurs professionnels en activité: EARL Masset, Guy Delenclos, Eric et Alain Deletoille, GAEC Lamare, EARL Carré, Lucien Ducrocq, GAEC Houbron. La surface agricole utilisée des exploitations agricoles de Lépine est d'environ 1 200 ha en 2000 soit plus que la superficie totale de la commune. La Surface Agricole Utilisé moyenne par exploitation était de 67 ha en 2000 (source INSEE).
Les polycultures végétales sont dominantes : céréales (blés, mais), oléagineux (colza, tournesol), protéagineux (pois), pommes de terre, betteraves fourragères, légumineuses... L'élevage bovin est dominant. Mais globalement, les élevages se raréfient par exemple les ovins qui étaient bien développés encore au milieu du XXème siècle. Les élevages artisanaux de volailles ou de lapins ont évolué parfois vers la production intensive, un élevage de ce type a été mis en place vers 2000. La mise aux normes des bâtiments d'élevages est parfois le moment pour arrêter pour certains. En 2000, il y avait environ 1000 bovins au sein des exploitations agricoles dépendant de Lépine. Les 2/3 en bête à viande, 1/3 en vaches laitières.
Un remembrement des terres a été effectué fin des années 90 sous l'impulsion de l'association foncière de remembrement des communes de Lépine, Nempont Saint-Firmin et Wailly-Beaucamp. Les travaux connexes liés à cet aménagement foncier ont modifié le réseau des chemins d'exploitation, supprimé ou mis en place des haies au sein de l'espace agricole. Ce remembrement a fait l'objet d'un contentieux administratif conséquent (pour en savoir plus cliquer sur ce lien).
La valeur vénale des champs pour l'unité agricole du montreuillois est en moyenne, en 2007, de 5000 ?/ha à l'achat et pour les prairies de 3 250 ?/ha. Ces valeurs se situent dans la moyenne pour la région.

Des agriculteurs protégés partiellelement des fluctuations des prix des marchés agricoles

L'économie agricole française dépend fortement de la Politique Agricole Commune (PAC) de l'union européenne, principal budget (en 2007 55 milliards dont 11milliards au profit des agriculteurs français, 55 milliards représente près de la moitié du budget communautaire). Cette PAC repose sur trois grands principes : l'unité du marché entre les Etats membres, la préférence communautaire ( indépendance alimentaire, en 1962 la CEE produisait 80 % de sa consommation alimentaire, aujourd'hui 120 %), la solidarité financière. Depuis les années 60, la PAC garantissait aux agriculteurs de la communauté européenne des prix minimaux de vente sur les marchés. Un virage a été pris en 1992; la PAC , axée d'abord sur l'objectif d'indépendance alimentaire et le productivisme, a été orientée vers une maîtrise des dépenses et une meilleure prise en compte de l'environnement. Ainsi la surproduction agricole a été en partie régulée par les quotas laitiers, les jachères...Des plafonds ont été définis par Etat membre, en contrepartie l'Europe subventionnait les agriculteurs par des aides directes à la production au titre des mesures de soutien des marchés agricoles (1er pilier de la PAC). Depuis 2006, une partie des aides est découplée. Certaines aides directes ne sont plus versées en fonction des quantités produites mais sur le niveau des aides perçues entre 2000 et 2002, les agriculteurs produisant ou pas. Ainsi, par exemple, le secteur des céréales, oléagineux et protéagineux (COP) est découplé à hauteur de 75% en France. Le maintien d'aides directes couplées avec le niveau de production permet le maintien de certaines activités dans certains terroirs, par exemple 100 % de couplage pour la prime au maintien du troupeau de vaches allaitantes, PMTVA (vaches qui nourrit leurs voux).
De plus, une petite partie des aides de l'Europe servent à financer le deuxième pilier de la PAC consacré au développement rural et à l'environnement (entretien des territoires par les agriculteurs...).
En 2008, un bilan d'étape du fonctionnement de la PAC actuelle a été réalisé. La PAC est garantit jusqu'en 2012. Chaque Etat membre peut notamment maintenant avoir un peu plus de souplesse financière pour soutenir des territoires ou filières en difficulté comme les fruits et légumes ou le lait en 2009 ( article n°68 du nouveau règlement communautaire) Au delà de 2012 , il y a aura des négociations entre Etats membres pour réorienter la PAC ( entre les tenants d'un maintien d'une régulation et les promoteurs d'un libéralisme limitant les aides publiques, globalement la France est pour le maintien d'une régulation des marchés agricoles et des aides agricoles conséquentes car notamment la France est le plus pays le plus agricole de l'UE et donc le principal bénéficiaire de la PAC ).

Quelques points précis des enjeux de l'agriculture en lien avec son territoire et son aménagement

Outre les produits de la ferme de proximité, la diversification permet, au sein des territoires ruraux le développement des gites ce qui décloisonne certains villages.
Les agriculteurs ont un lien privilégié avec l'aménagement rural: entretien des haies, chemins d'exploitation. Par la mise en place d'un couvert végétal à l'automne ou l'hiver, les phénomènes d'érosion sont ralentis. En contrepartie des apports pour l'industrie agro-alimentaire, les productions agricoles sont aussi sources de nuisances pour l'environnement. L'accent est maintenant mis sur une rationalisation des intrants (produits phytosanitaires, engrais), sur un suivi des épandages ( plans de fumures, plans d'épandage limitant les doses d'azote par hectare) afin de protéger durablement les sols et les eaux ( pour en savoir plus, voir le 4ème plan de maîtrise de pollutions d'origine agricole du département du Pas-de-Calais ).
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