Des traces d'occupation humaine (période paléolithique où l'Homme est un chasseur-cueilleur nomade) remonterait entre -700 000 et -500 000 AJC dans la région. Par exemple, de nombreux rognons de silex grossièrement taillés ont été découverts à la pointe aux Oies à Wimereux. Les premières traces d'occupation néolithique (période où l'Homme se sédentarise) connus dans la région remontent vers 3 700 AJC ( source Histoire des provinces du Nord sous la direction d'Alain Lottin). Par exemple, le site des Sablins à Etaples.
A l'époque gallo-romaine, grosso-modo le montreuillois contemporain, faisait partie de la nation des Ambiens avec comme tribu les Britanni et la capitale Samarobriva (Amiens). Les Ambiens (en latin Ambiani) avaient pour voisins au nord les Morins ( boulonnais) et à l'Est les Atrébates ( l'artois). En 1972, des fouilles archéologiques entreprises près du bois d'Arleux, à Ebruyères, mettèrent en évidence une villa gallo-romaine. Sur ce site, il a été retrouvé notamment une figurine en bronze intitulé "le dieu-au-maillet" (source Dossiers de la société des amis du passé du pays de Montreuil Tome I 1978). Une nécropole contenant des sépultures de l'époque romaine jusqu'au VIe siècle a été mise à jour à Vron.
Puis, vint les invasions barbares du IIIe au Ve siècle. Si les villes sont les premières christianisées, le paganisme perdura dans la région jusqu'à la fin du VIIe siècle. L'arrivée des mérovingiens alliée à la propagation de la culture chrétienne met progressivement un terme à l'anarchie des invasions . L'avènement du comté de Ponthieu peut être une évolution, dont la partie septentrionale intégra le montreuillois, pour défendre la Picardie contre les vikings.
Des origines mal établies
Les historiens font remonter les origines de la commune aux moines citersciens de l'abbaye de Longvilliers (commune au nord de Montreuil-sur-Mer, où il n'y a plus de trace de l'abbaye). Sur le territoire de Lépine, le monastère aurait possédé des terres. Le défrichement des terres auraient donc commencé au Moyen-Age. Pour certains, les moines de Longvillers ou des templiers auraient établi une léproserie ou maladerie à l'emplacement de l'église de Lépine mais l'édifice actuel ne montre pas de tels vestiges. La commanderie des templiers du Temple-lès-Waben (commune de Conchil-le-Temple aujourd'hui) a été crée au XIIème siècle.L'ordre des templiers fût décapité par les forces armées de Philippe le Bel le vendredi 13 octobre 1307. Des souterrains auraient existé communiquant d'une part de la maladerie vers Conchil et Tigny et d'autre part vers Valloires. Les souterrains auraient pu servir de muches (cachettes) dans les périodes troublées.
Lépine rattachée au comté de Ponthieu
Hugues Capet, premier roi de la dynastie des capétiens, rattache Montreuil à la Couronne, et donna ensuite la terre du Ponthieu à son gendre Hugues (fin IXe siècle). Montreuil devient le premier port des capétiens, promontoire dominant l'estuaire de la canche.En effet, à cet époque là, la mer remontait jusqu'à Montreuil. L'industrie drapière donna à la localité la prospérité. La ville se fortifia dès le IXe siècle sous l'impulsion des comtes de Ponthieu. Aujourd'hui, les fortifications sont relativement bien conservées. Schématiquement, les remparts de la ville basse sont ceux du Moyen-Age et ceux de la ville haute date de l'époque de François Ier modifiés par Vauban. Lépine faisait donc partie du comté de Ponthieu au XIVème sous le règne d'Edouard III d'Angleterre. La frontière nord du Comté suivait approximativement le cours de la Canche de Beaurainville à son embouchure. Le Comté était subdivisé en baillages (circonscription administrative et finançière au moyen-âge). Lépine était intégrée dans celui de Waben ( source: L'administration anglaise du Ponthieu par Raymond Petit).
Zone de conflit entre le royaume de France et les pays-bas espagnols
Edouard III se déclare héritier légitime du trône de France en 1338 ce qui déclenche la guerre de Cent ans avec le royaume de France (la mort en 1328 de Charles IV marquent la fin de la dynastie des capétiens directs auxquels vont succéder les valois, Edouard III d'Angleterre, étant le petit-fils de Philippe le Bel, pouvait prétendre au trône de France, mais il en fut écarté au profit de Philippe IV de Valois pour des raisons patriotiques). La bataille de Crécy ( 26 août 1346) remportée par ses troupes permettent d'étendre son royaume sur le tiers de la France continentale en vertu du traité de Brétigny (1360, traité permettant une trêve de la guerre de cent Ans conclu en Edouard III et Jean II de France). De par ce traité, le comté de Ponthieu devient territoire anglais de pleine souveraineté. Le comté de Ponthieu est reconquit par le dauphin de France Charles V dès 1369 et réunit au domaine royal. Au siècle suivant, conséquence de la cuisante défaite française d'Azincourt (1415), de 1417 à 1430, il est à nouveau occupé par les anglais (1417-1722 sous Henri V d'Angleterre et de 1422-1430 sous Henri VI sous roi d'Angleterre). De 1435 à 1477, il est sous la domination directe des ducs de Bourgogne (1435-1467: Philippe III le Bon, 1467-1477: Charles le Téméraire).Après la mort de Charles le Téméraire, Louis XI s'empare du duché et le rattache à la Couronne. Le comté de Ponthieu est , dès lors, donné en apanage à plusieurs nobles.Un apanage est un territoire octroyé par le roi de France à des nobles, vassaux de ce dernier. Le montreuillois reste dans le royaume de France lors du traité d'Arras de 1482 entre Maximilien Ier de Hasbourg et Louis XI ( à l'époque le boulonnais et le montreuillois étaient rattachés à la Picardie; par contre à l'époque le calaisis était toujours occupé par les anglais). Toutefois, au XVIe siècle, la France est en guerre contre les armées de l'empereur Charles Quint et le montreuillois est ravagé; citons notamment le pillage de 1537. En définitive, la partie des pays-bas espagnols toute proche furent rattachées à la France en 1659 par le traité des Pyrénées sous Louis XIV.
A la Renaissance, en 1531, une peur ponctuelle s'empara des habitants: un dragon se trouvait, paraît-il dans le bois de Puits-Bérault, hameau de Lépine. En fait, il s'agissait d'une comète ( source Almanach 1991 du canton de Montreuil-sur-Mer).
De la monarchie à la république
D'après Paul Billaudaz pour l'association des Amis du passé des sites et de la culture, Lépine faisait partie de la même seigneurie que Buire le sec, Maintenay, Wailly (en partie), Waben (en partie) et le vicomté de Montreuil (en partie) de 1380 avec le seigneur Jean V, comte d'Harcourt jusqu'à la révolution française. En 1790, le montreuillois dont Lépine quitta leur rattachement historique à la Picardie pour former un arrondissement du Pas-de-Calais.
Les bois autour du Grand pays furent l'objet d'un défrichement vers 1840 (source Almanach 1991 du canton de Montreuil-sur-Mer).
Entre ruralité et tourisme balnéaire
A la fin du XIXè siècle, débuta le tourisme balnéaire sur la côte d'Opale. Lancé par des bourgeois parisiens et anglais au Touquet-Paris-plage ( nouvelle commune séparé de Cucq en 1912), l'attrait de la mer et des vacances se démocratisa tout au long du XXe siècle.
De la 1ère guerre mondiale, le monument aux morts, situé dans le cimetière rend hommage à 16 hommes. Le canton ne connut pas directement les combats. Montreuil sera le quartier général des forces britanniques commandé par le maréchal Haig. En mémoire, sa statue équestre prône devant le théâtre de la ville. A la sortie nord d'Etaples, se situe, un magnifique cimetière militaire du Commonwealth comprenant plus de 11 000 tombes à l'emplacement même d'un grand camp anglais.
En 1940, les chars panzers allemands atteignirent Montreuil dès le 22 mai et par suite le littoral afin d'isoler les armées anglaises et françaises dans le réduit dunkerquois (l'attaque allemande débuta le 10 mai ). Le 4 septembre 1944, Montreuil est libéré par les canadiens, les allemands fuyant par le nord.
Plus pacifiquement, le canton et la commune, à l'époque contemporaine, conserve son caractère rural et d'activités agricoles à l'intérieur des terres tout en étant une zone de passage et de repos ou de vacances au bord de la mer.
Code source et Design par Grégoire TOP, février 2010||
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